Cette année, nous avons voulu changer de population d’enfants et aider exclusivement des enfants qu’aucune autre ONG n’aide. Nous nous sommes donc intéressés à trois populations d’enfants oubliés.
Les enfants isolés dans l'immense région montagneuse du Mondolkiri
La majorité des habitants de la province du Mondolkiri appartient à l’ethnie Phnong. Ils sont souvent victimes de discriminations de la part des Khmers des plaines, qui dominent l’administration et détiennent le pouvoir économique. La pression foncière accrue entraîne de nombreuses spoliations des terres ancestrales traditionnellement détenues par les communautés phnongs. La nourriture de ce peuple, se compose de toutes sortes d'herbes ramassées dans la forêt, de viande séchée avec de la bouse de vache, de piments, de pousses de bambou amer, le tout pilé ensemble, avec lequel ils confectionnent des boulettes, qu’ils mangent avec du riz. Au hasard des pistes désertes et des champs de mines, nous avons offert à ces enfants perdus, des habits et des jouets pour améliorer leur ordinaire.
Les enfants chiffonniers de la région de Sihanoukville
Le long des plages de Sihanoukville, sous l’œil indifférent des touristes, des groupes d’enfants scrutent sans relâche, sous un soleil de plomb, les tables couvertes d’une nourriture à laquelle ils n’ont jamais droit. Ils recherchent des canettes d’aluminium ou des bouteilles en plastique. Ce maigre butin sera revendu et leur permettra de récolter entre 50 et 80 centimes d’euros par jour, juste de quoi se nourrir. Ils vivent ainsi au jour le jour. A ces enfants, nous leurs avons offert une journée de repos au bord de la mer. Nous les avons installés sur des chaises longues, avec un vrai repas.
Les enfants du village Kampong Kra bey oubliés des ONG
Ce village n’a jamais reçu aucune aide de quelque nature que ce soit. il est à 4 heures de route de Phnom Penh puis 2 heures de bateau en remontant le Mékong et 1 heure de marche. Ce village au bout du monde, perdu dans la campagne, sans aucune route pour y accéder, sans eau ni électricité, est inondé chaque année et les terres cultivables s’y réduisent comme peau de chagrin. Ces enfants ne mangent qu’un jour sur deux et cherchent leurs protéines dans les puces d’eau et autres insectes. Dans ce village le directeur de l’école ne gagne que 30 Euros par mois et n’est payé que tous les 2 mois. Chaque jour, des enfants parcourent 2 heures de marche pieds nus à travers les champs pour venir à l’école, leurs pieds sont si meurtris qu’en arrivant, ils les posent sur leur cahier pour les soulager. 260 enfants dont 56 orphelins y vivent au jour le jour sans aucun espoir d’une vie meilleure. Il n’y a plus aucune jeune fille à Kampong Kra bey, une étrangère est venue les chercher pour les marier à des étrangers, elle a assuré aux parents le bonheur de leurs filles mais depuis plus de nouvelle. C’est dans ce village que nous avons décidé de remplir l’essentiel de notre mission 2007 au Cambodge. Nous avons distribué à chaque écolier, de quoi se vêtir, 15kg de riz, 2 kg de nouilles, 1 litre de sauce de soja, 1 litre de sauce de poisson, 1kg de sucre en poudre, une paire de tongs, des cahiers, des stylos et des crayons de couleur. Nous avons également distribué une chemise et un Krama à chaque enseignant. La distribution s’est faite le jour de l’anniversaire de la naissance de Bouddha, toute une symbolique pour ces enfants qui pour la première fois de leur vie recevaient une aide extérieure.